Exprimer ses émotions pour communiquer plus efficacement avec les autres

Un manager saura d’autant mieux accompagner les membres de son équipe s’il sait reconnaître leurs émotions et en comprendre les enjeux. Mais avant de s’orienter vers les autres, savoir reconnaître ses propres émotions est une source d’informations intarissables sur ses propres besoins. Elles sont des signaux forts, des moteurs pour guider nos choix et nos actions. Quatre émotions primaires permettent de décrire fondamentalement l’ensemble de nos ressentis : la peur, la colère, la tristesse et la joie. Savoir exprimer chacune d’elles permet une communication plus riche et honnête avec ses collaborateurs et sa hiérarchie.

Principe général

A chaque émotion correspondent une réaction primaire et un besoin. Et à chacune d’elles se rapporte également une réaction apaisée et réfléchie qui permet de mieux les gérer. Ainsi :

• Si la peur donne envie de fuir, elle indique le besoin d’être rassuré et protégé. Il convient alors de travailler l’acceptation de ses propres limites et le raisonnement pour opposer à nos peurs, souvent imaginaires, des faits concrets et factuels.
• Si la colère provoque un réflexe d’agression pour se défendre, elle révèle la nécessité de changer de comportement et de savoir délimiter et protéger son propre territoire. Il s’agit d’accepter sa responsabilité, de savoir affirmer ses besoins et d’accepter l’autre et ses limites.
• La réaction primaire à la tristesse est le renfermement. Elle signale le besoin d’être consolé et d’accepter de laisser faire le temps. Tout l’enjeu réside dans le fait de savoir-faire le deuil d’une idée, d’une situation ou d’une personne et d’apprendre à prendre soin de soi.
• La joie quant à elle donne envie d’aller vers l’autre. Elle rappelle notre besoin de savoir profiter de son bonheur, de partager et de communiquer. L’idée est d’accepter ce qu’il nous est donné à vivre pleinement.

L’utilisation des synonymes pour traduire ses émotions

Savoir reconnaître ses émotions et en analyser les significations est une étape importante en soi mais ce mécanisme prend tout son sens – et son utilité – dans le fait de savoir les retranscrire en mots. Afin de mieux exprimer ce que l’on ressent et de pouvoir communiquer avec les autres de manière plus sensible.

Il s’agit tout simplement d’avoir en tête une liste de synonymes par émotion qui vous permette d’avoir un panel de mots à disposition, tous différents et adaptés à l’intensité de ce que vous ressentez. Cela vous permettra de mieux expliquer aux autres l’état dans lequel vous vous trouvez.

• Ainsi si l’on ressent de la colère, on pourra se décrire fâché, énervé, agacé, frustré, révolté, exaspéré voir furieux !
• Si vous êtes triste, vous pouvez vous décrire abattu, fatigué, malheureux, découragé, nostalgique ou humilié.
• Vous pouvez exprimer votre peur en vous disant anxieux, démuni, inquiet, incertain, paniqué, perdu, voire impuissant.
• Etre joyeux pourra relever du ravissement, du plein d’énergie, de l’entrain, de l’espoir, de la décontraction, de l’optimisme ou de la satisfaction …

Bref, préparer vous une liste d’expressions aux nuances subtiles vous permettra d’exprimer simplement le ressenti le plus juste ce que vous éprouvez et vous faire mieux comprendre de vos collaborateurs.

Comment transformer ses émotions en décision / action

Vous savez reconnaitre vos émotions et les exprimer. C’est déjà très bien ! Les chercheurs ont prouvé que les émotions, de la même manière que l’intuition, participaient à accélérer la prise de décision.

• Si nous nous intéressons à la peur, la technique est simple. Il s’agit en premier lieu de s’avouer sa peur – celle d’être dépassé par un gros projet par exemple – puis de la transformer en challenge à accomplir en listant les moyens pour y arriver et enfin de définir un plan d’action. C’est ce plan d’action que vous confierez et détaillerez à votre équipe car confier une peur est risqué étant donné qu’elle est contagieuse.
• Concernant la colère, il faut commencer par la canaliser en prenant le recul nécessaire. Puis la manifester en allant droit au but et surtout en la remettant dans son contexte. En restant factuel, calme et posé, votre colère se transformera en argument pour faire évoluer positivement une situation. Vous n’en serrez que mieux écouté.
• Concernant la tristesse, comme pour la colère, commencez par évoquer le contexte et les faits afin de chasser l’émotivité dans vos propos et de faire la place au rationnel. Exprimez votre capacité à être affecté – dans le cas d’une réorganisation ou d’un problème de registre personnel – mais ne rentrez pas dans le détail. Donnez du sens aux autres ne passe pas par un étalage d’émotion !
• Enfin, le plus facile ! Partager sa joie naturellement sans la différer, de manière honnête, spontanée et posée, permet de donner le sourire à ses co-équipiers et de mettre en place une ambiance de travail sérieuse mais détendue.

Si un manager se confie, de manière raisonnée et tempérée, à son équipe, il sera surpris de recevoir en retour leurs manifestations de confiance et de respect.