C’est bien connu, personne n’aime vraiment le changement. On trouve toujours un avantage à rester dans une situation même insatisfaisante. Cette permanence nous maintient dans notre zone de confort et nous protège des dangers potentiels de l’inconnu. Or, face à une situation inédite génératrice de stress, il est possible d’établir des réactions dites d’adaptation. C’est ce que nous apprennent les psychologues américains Richard Lazarus et Susan Folkman.

Le stress est une réaction adaptative physiologique de l’organisme face à un évènement nouveau. Autrement dit, le corps va fabriquer des substances lui permettant de fuir ou de combattre l’évènement perçu comme dangereux. Heureusement face à un agent stresseur, l’individu peut aussi élaborer un scénario lui permettant d’agir sur les nœuds et potentielles conséquences de ses réactions. C’est ce que l’on appelle les stratégies d’ajustement au stress ou les stratégies de coping. Ce terme provient du verbe anglais « to cope with » qui signifie « faire face à ».

Selon Lazarus et Folkman, le coping est « l’ensemble des efforts cognitifs et comportementaux toujours changeants que déploie l’individu pour répondre à des demandes internes et/ou externes spécifiques, évaluées comme très fortes et dépassant ses ressources adaptatives ». Lazarus et Folkman complètent la définition biologique du stress en ajoutant une composante réactionnelle de l’individu avec son environnement et réciproquement.

Les 4 étapes du déroulement d’une stratégie de coping

Etape 1 : la phase de perception

Comment est perçu l’événement stressant par un individu ? Biologiquement, le stimulus passe par les récepteurs sensoriels (l’ouïe, la vue, le toucher, le goût, l’odorat) entraînant un influx nerveux sensitif. Ensuite, tout dépendra de l’état émotionnel du moment de la personne pour savoir quelle sera sa réponse adaptative : soit la personne va surréagir, soit elle va trouver les ressources pour s’apaiser d’elle-même. Prendre conscience de sa manière de fonctionner est déjà une première clé pour réduire son stress.

1 – Identifier l’agent stresseur.

2 – Estimer ses ressources.

  • Au niveau personnel : ici c’est la personnalité de l’individu ainsi que ses expériences passées qui vont conditionner la perception d’un évènement comme perturbant ou non.
  • Au niveau social : les ressources de la personne proviennent des liens affectifs, de sa situation matérielle qui s’imposent comme des soutiens en période de difficulté.

3 – Déterminer la conduite à tenir.

Déterminer l’évènement stressant et les ressources dont je dispose pour y faire face.

Etape 2 : la phase d’évaluation, menace ou défi ?

L’évènement source de stress est-il réellement une menace ou bien peut-il s’envisager comme un défi à relever ? Dans cette deuxième hypothèse, l’implication émotionnelle est toute autre. En effet, elle permet de concevoir ce stress comme positif, porteur de dépassement de soi et pas comme une situation non maîtrisable source de stress exponentiel.

→ Déterminer si l’évènement stressant est maitrisable ou pas.

Etape 3 : la phase d’ajustement

C’est à ce stade que la stratégie s’élabore par le biais de 3 axes de réflexion :

1 – Est-ce que la personne peut agir sur la situation pour la transformer ? Quelles actions peut-elle alors mettre en œuvre ?

2 – Quelle est l’émotion ressentie et la réaction qui s’en suit ?

3 – Comment faire face autrement ? Quelles sont les informations nécessaires ?

→ Déterminer ses émotions pour déterminer la conduite à tenir.

Etape 4 : la phase du feed-back

Il est important d’être en mesure de s’auto-évaluer quant à ses émotions, ses réponses adaptatives et ses stratégies.

Faire sa propre auto-évaluation permet de travailler sur sa confiance en soi.

Evaluer la situation en elle-même permet de conscientiser le caractère insurmontable ou réalisable de l’évènement.

Auto-évaluer sa position et ses réactions face à l’agent stresseur.

Les 4 types de stratégies d’ajustement au stress

Ces stratégies ont pour objectifs de limiter les perturbations liées à la survenance d’un événement perçu comme stressant. Si chacun a sa propre stratégie, nous pouvons néanmoins identifier 4 modèles qui deviendront avec le temps spontanés, rapides et automatisés.

Le changement

Ce n’est pas l’environnement que l’on peut changer, nul n’a le pouvoir d’influer sur les phénomènes de vie. En revanche, nous pouvons agir sur la perception que nous en avons. Pour ce faire, la prise de recul est nécessaire pour relativiser et agir en conséquence sans impulsivité.

L’identification des points critiques

Qu’est-ce qui a amené à réagir de cette manière face à tel évènement ?

L’hygiène de vie

Adapter son hygiène de vie à sa physiologie et à ses émotions permettra de renforcer son organisme et son mental face aux agressions stressantes.

Prendre soin de soi consiste à limiter le café, l’alcool, les excitants et à favoriser la respiration, le sommeil de qualité, l’activité physique et la nourriture saine.

L’environnement

Changer son environnement pour retrouver son équilibre de vie est une autre alternative. En prenant conscience de ce qui vient apporter de l’inconfort, la personne peut agir en conséquence, que ce soit sur ses conditions de travail, son lieu d’habitation ou autres considérations personnelles.

Les bienfaits aux stratégies de coping :

  • Réduire l’impact du stress sur ses réactions.
  • Prendre conscience de sa façon de percevoir le stress.
  • Evaluer la situation pour juger du caractère insurmontable ou maitrisable de l’événement.
  • Apprendre la prise de recul.
  • Solliciter ses ressources personnelles et sociales.

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