Une situation conflictuelle avec une autre personne n’est jamais agréable à gérer. Elle demande souvent beaucoup d’énergie pour être enrayée. Dans cet article, nous vous proposons une liste des principaux facteurs de conflit en communication interpersonnelle. Connaître ces mécanismes vous permettra ainsi d’identifier plus rapidement quand l’un deux se présente et de désamorcer une possible situation de crise voire de blocage.

Les erreurs d’interprétation

Tout schéma de communication repose sur l’émission d’un message par un émetteur et la réception du même message par un récepteur. L’un des facteurs de conflit principal se trouve dans les erreurs d’interprétation, la communication entre deux personnes étant bien souvent dissymétrique. Trois grand schémas de fonctionnement existent dans la réception de l’information. Ils nous permettent de filtrer ce qu’on reçoit intuitivement, de structurer notre perception du réel et de nous adapter plus rapidement à une situation, sauf, qu’ils sont également dangereux parce qu’ils réduisent notre perception de la réalité :

  • La généralisation : elle consiste à tirer d’un exemple ou d’une expérience passée une conclusion plus large. A prendre une partie pour un tout. Si la généralisation nous rend adaptable à des situations récurrentes et nous permet de savoir comment réagir dans un contexte déjà vécu, elle risque cependant de réduire notre perception des choses uniquement à ce que nous avons déjà expérimenté. Lors d’un échange avec l’autre, la généralisation se traduit généralement par des phrases types : « Tu te comportes toujours comme … », « Tu n’écoutes jamais » … Ces remarques reviennent à enfermer l’autre dans un schéma unique et à le priver de toute possibilité d’évolution vers un autre mode de fonctionnement. Elles sont donc à manier avec précaution !
  • Le filtrage : ce mécanisme consiste à ne retenir dans une conversation qu’uniquement ce qui nous intéresse. Il s’apparente à une perception subjective des choses. Et c’est bien normal ! Instinctivement, nous avons tous tendance à valoriser ce qui nous permet de comprendre plus facilement une situation, ce qui nous rassure ou encore nous conforte dans nos convictions. Sauf que le filtrage crée parfois un focus de notre attention sur ce qui nous touche le plus, comme une remarque désagréable ou un reproche et nous coupe du reste de la réalité qui pourrait compenser ou adoucir la situation.
  • La déformation : ce troisième mécanisme source de conflit est bien connu de tous sous le terme de « mauvaise interprétation ». Il nous est tous déjà arrivé d’analyser un comportement ou un message à la lumière d’une hypothèse en décalage avec la réalité. Etre vigilant à des cheminements de pensée comme « Il ne m’a pas adressé la parole donc il me méprise », permet de dégonfler le processus à travers des correctifs de pensée : « Qu’est ce qui me fait penser cela ? » « Est-ce que nos autres rencontres se sont passées de la même manière et justifient ma réaction ? »

Les pièges personnels

Les pièges personnels s’ajoutent au erreurs d’interprétation en intégrant une dimension émotionnelle inhérente à bon nombres de situations de communication

  • L’accumulation émotionnelle : dans un contexte de charge émotionnelle intense, il devient plus difficile de contrôler les mots qui, souvent, dépassent la pensée même si notre interlocuteur n’est en rien lié à cette surcharge. Veiller à se libérer de ses émotions au fur et à mesure que nous les ressentons permet d’éviter de tomber dans ce piège. De la même manière, être confronté à une personne qui est émotionnellement fragile demande d’être bienveillant et d’aider l’autre à relier ce qu’il ressent à sa véritable origine.
  • Les comportements parasites : par habitude, nous nous réfugions tous dans des modes de comportements qui, à terme, nous définissent auprès des autres. En se complaisant dans des « rôles » préétablis (être consensuel, fuir le conflit, prendre de haut…), faciles à mettre en place, nous nous coupons de réactions plus authentiques ainsi que mieux adaptées à certaines situations, et nous imposons de fait le même type de réactions récurrentes de notre entourage.
  • Les difficultés à prendre du recul : de manière interdépendant avec les deux points précédents, le fait d’avoir des difficultés de prendre du recul nous enferme dans l’enchainement de nos émotions et nos comportements parasites. Et inversement.

Bon nombre d’enjeux se cachent derrière ces facteurs de conflit. Aussi bien liés à des difficultés d’interprétation qu’à des mécanismes intimes et personnels, savoir les identifier, apprendre à les contrebalancer, permet d’interagir avec l’autre de manière plus cohérente et apaisée.

Les bienfaits de l’identification des facteurs de conflits

  • Désamorcer une situation de crise
  • Progresser dans sa manière de communiquer aussi bien dans sa vie personnelle que professionnelle

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