L’approche cognitive est née d’un constat de difficultés d’assimilation d’informations théoriques de certains adultes en formation. Également utilisées en thérapie, les méthodes dites cognitives ont été mises au point par plusieurs psychologues qui se sont intéressés à notre manière de penser : notre mémoire, nos représentations mentales, nos schémas de pensée, notre attention, notre perception, nos capacités intellectuelles …

Ces méthodes d’apprentissage sont ainsi orientées vers la réorganisation, le changement ou la rééducation des pensées inadaptées bien souvent instinctives et non conscientes.

Les bases récurrentes de l’approche cognitive sont :

  1. L’apprenant est au cœur de la méthode. Son mode de raisonnement et de résolution des problèmes prime sur ses résultats.
  2. Ses erreurs et ses échecs sont cartographiés et servent de base à l’identification des démarches intellectuelles utilisées.
  3. Ses interactions avec son environnement sont intégrées dans l’analyse du développement de ses capacités mentales.

La mise en place d’un médiateur qui facilite la prise de conscience des difficultés, qui mette en exergue les réussites et encourage la recherche de nouvelles solutions.

Quelles sont les méthodes principales de développement cognitif ?

Parmi les méthodes utilisées, plusieurs ont fait leur preuve. Voici les trois les plus fréquemment citées :  

  1. L’entrainement mental : cette technique repose sur la mise en parallèle dans les années 30 des modes de pensée des travailleurs manuels versus ceux des travailleurs intellectuels dans un cadre commun de projet social. Le principe est de mettre en coercition un schéma de pensée permettant des savoirs partagés : la recherche d’information, la description, l’analyse, la présentation d’un problème et la mise en relation avec autrui.
  2. Les ateliers de raisonnement logiques : cette méthode est centrée sur l’apprentissage progressif, la remobilisation de schémas de pensée intellectuels nécessaires à l’adaptation, la résolution d’exercices logiques et mathématiques de difficultés progressives et la réappropriation d’un sentiment de compétence intellectuelle.
  3. Le programme d’enrichissement instrumental : à la base créé pour accompagner des migrants israéliens dans les années 50, ce programme repose sur le potentiel d’apprentissage de chaque personne. Il capitalise sur les prérequis intégrés par chaque apprenant, il corrige les processus intellectuels déficients, développe le réflexe de réfléchir avant d’agir et valorise le développement cognitif des individus via un médiateur.  

De manière plus générale, si ces techniques nécessitent la maitrise de leur programme, l’approche cognitive peut se mettre en place en identifiant un mode de fonctionnement simple :  

  • L’apprenant doit être au cœur de son apprentissage, actif dans son désir d’évoluer et conscient de ce qu’il construit.  
  • Il admet qu’il est le fruit d’un cumul de connaissances qui déterminent ce qu’il peut apprendre dans le futur et la façon dont les nouvelles informations seront acquises. Citons ici Jacques Tardif qui indique : « L’apprentissage est l’établissement de liens entre les nouvelles informations et les connaissances antérieures. »  
  • Les connaissances à assimiler doivent être structurées et organisées selon ses propres schémas cognitifs.  
  • Enfin, une formation basée sur la cognition doit intégrer les différents types de catégories de connaissances : les connaissances déclaratives qui sont constituées de faits, de principes et de lois. Elles relèvent de la théorie. Les connaissances procédurales quant à elles correspondent aux actions, aux procédures à mettre en place Elles relèvent des savoir-faire. Enfin les connaissances conditionnelles font appel au contexte : au quand, où et pourquoi. 

En utilisant ces trois niveaux de connaissances, le formateur s’adresse à tous les schémas cognitifs possibles d’un apprenant. 

Article écrit à partir du livre La boite à outils du formateur @Editions d’Organisation. 

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