Les neurosciences étudient l’anatomie, le fonctionnement et les pathologies du système nerveux. Les avancées dans la compréhension de ce domaine très scientifique sont particulièrement utiles aux coachs dans l’accompagnement de leurs clients : pourquoi ?

Tout simplement parce que les coachs (de vie ou professionnels) accompagnent des êtres humains : dotés d’émotions, de mémoire, d’intuition et d’un cerveau ! Or, coacher, c’est déclencher et accompagner un processus de changement. Ils accompagnent un individu pour, entre autre, l’amener à déprogrammer de vieux schémas de fonctionnement toxiques afin de créer de nouvelles routes menant vers la réalisation et le succès. On est en plein dans le labyrinthe de la neurologie. Et justement, les neurosciences ont prouvé que notre cerveau humain se modifie en réponse aux expériences vécues, cela s’appelle la neuroplasticité. Vous l’avez compris, un coach qui maîtrise les notions de base en neurosciences sera d’autant plus performant pour conduire son coaché là où il sera bon pour lui d’aller.

Quelques notions de bases

1 – Le cerveau, un labyrinthe bien agencé

Le cortex préfrontal : zone de la raison et du contrôle des pulsions, le cortex préfrontal adapte la réponse comportementale aux nouvelles situations. Activer cette zone en coaching favorise les actions de planification, la prise de décision, le respect des normes sociales et l’action pour atteindre ses objectifs.

Le coach peut stimuler cette zone en favorisant le travail de concentration et en aidant ses coachés à gérer leur stress.

L’amygdale : zone des émotions, des ressentis, de la peur, de l’anxiété, des pensées et des interactions sociales, elle active les réactions aux événements perçus comme menaçants.

Le coach peut activer cette zone en enseignant la méditation et la relaxation.

L’hippocampe : c’est la zone de passage de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme. Outre l’acquisition de connaissances, c’est aussi grâce à l’hippocampe que nous sommes à même de nous adapter à notre environnement.

Le coach peut activer cette zone en encourageant la pratique d’activité physique et en faisant des exercices sollicitant la mémoire.

L’hypothalamus : cette zone régule le fonctionnement du corps humain en visant à maintenir l’équilibre entre les différentes fonctions physiologiques du corps. C’est grâce à lui que notre température se maintient à 37° et encore grâce à lui qu’existe notre cycle de veille/sommeil.

2 – Le circuit de l’information

L’information passe par les neurones et les synapses.

Les neurones sont les cellules du système nerveux. Leur rôle est de transmettre les messages sous forme d’influx nerveux entre les différentes parties du corps.

Les synapses sont des jonctions entre un neurone et une autre cellule (nerveuse ou pas).

La neuroplasticité signifie que lors d’apprentissages ou d’expériences vécues, le cerveau va remanier ses connections neuronales. Certaines connexions peuvent être renforcées et d’autres désactivées.

→ En accompagnant leurs coachés à trier les informations importantes des informations accessoires, le coach agit sur la capacité de concentration et l’encombrement du cerveau.

3 – Les messagers et le réseau de l’information

Les principaux médiateurs chimiques sont les hormones et les neurotransmetteurs. On pourrait comparer les hormones aux emails et les neurotransmetteurs au réseau 5G qui assure leur transmission aux destinataires.

Parmi les hormones jouant sur le comportement nous avons :

  • Le cortisol : hormone du stress.
  • L’ocytocine : hormone qui provoque le bien-être et l’attachement. Ce neurotransmetteur favorise les relations sociales positives et surtout aide à focaliser son attention sur « l’information sociale » : partager un repas ou encore offrir un cadeau permet à l’individu d’augmenter son niveau d’ocytocine et donc de se trouver plus à l’aise…
  • La dopamine : est associée aux comportements d’exploration, à la vigilance, la recherche du plaisir et l’évitement actif de la punition (fuite ou combat). C’est aussi le neurotransmetteur qui maintient notre motivation du lever jusqu’au coucher. Les coachs peuvent aider leurs coachés à augmenter leur niveau de dopamine en les félicitant régulièrement, en les aidant à visualiser leurs objectifs et en les incitant à ne plus se focaliser sur les sujets inutiles.
  • Le glutamate et le GABA : le premier excite mais il est essentiel pour l’apprentissage, le second apaise, lutte contre l’anxiété.
  • La sérotonine : intervient dans la perception sensorielle, la thermorégulation, la régulation de l’humeur et de l’émotivité, l’appétit, le déclenchement du sommeil. Un déficit de sérotonine peut être associé à un état dépressif.

Mieux connaître cette chimie du cerveau permet aux coachs de mieux comprendre l’individu qu’il a en face de lui et surtout de s’adapter à toute sa complexité.

Les champs d’action du coach

Nous l’avons vu, en plus de s’occuper des choses simples comme de marcher ou de manger, le cerveau régit les comportements cognitifs comme la pensée, la parole et la création. Apprendre, changer ses habitudes modifie l’expression de nos gènes. Cette modification entraîne par voie de conséquences des transformations dans les connexions neuronales.

A partir de ce postulat, comment agir sur sa propre volonté, c’est-à-dire conformément à ce que l’on veut ? Certaines personnes sont plus volontaires que d’autres, tout dépend de son tempérament. Il y a les optimistes et les pessimistes… Quelle que soit sa nature, le coach a les outils qu’il lui faut.

Modifier progressivement les habitudes

Le coach intervient quand la personne ne parvient plus d’elle-même à modifier des habitudes devenues limitantes dans son évolution personnelle ou professionnelle.

Il encourage le coaché à :

  • se demander en quoi les habitudes négatives peuvent être dommageables pour lui
  • créer de nouvelles habitudes, pas à pas
  • travailler sur la plasticité du cerveau

Accroître son optimisme en visualisant la réussite d’un objectif

Quand une personne fait appel à un coach, elle a un objectif bien précis. Ce but, elle n’a probablement pas réussi à l’atteindre par elle-même. Aussi, le coach va stimuler le sentiment d’optimisme pour maintenir la volonté jusqu’au terme de l’accompagnement. Il s’agit de limiter les défaites et de valoriser les victoires quotidiennes. Comme toute expérience, échouer peut devenir une habitude. Succès après succès, la réussite va reprogrammer le cerveau à avoir l’habitude de réussir. La spirale de l’échec va disparaître au profit de la croyance que tout est possible.

Le coach va aider son coaché à :

  • définir un objectif réaliste
  • visualiser son objectif
  • exprimer ses motivations pour atteindre cet objectif
  • se visualiser en train d’atteindre cet objectif
  • identifier le sentiment positif qui apparaît

Progressivement, le cerveau va faire de nouvelles associations positives qui développeront la confiance, la motivation et la réussite.

Utiliser sa mémoire pour prendre les bonnes decisions

Pour prendre une décision, nous faisons appel à ce que nous connaissons, à ce que nous avons déjà vécu et comment nous l’avons vécu : en somme, à la mémoire de notre passé. Le coach intervient pour ne pas laisser le passé entraver l’avenir et faire sortir son client de ses schémas comportementaux limitants.

Il va proposer à son coaché :

  • d’associer ses émotions à sa mémoire et sa rationalisation

La pleine conscience au service de la gestion du stress

Pour éviter que ses comportements et décisions soient dirigés par des peurs, des attentes, des projections, il convient de développer le pouvoir du moment présent. Projeter implique d’être déçu si le résultat attendu n’est pas là. Projeter empêche de voir d’autres horizons possibles.

Le coach pousse son coaché à :

  • se concentrer sur le moment présent
  • fixer des attentes réalistes
  • se gratifier quand un succès arrive

Le pouvoir de l’incitation

Comment le coach peut-il mener son coaché vers le résultat escompté ? En influant en amont sur sa décision. Pour duper les schémas de fonctionnement conscient, il va être dans l’incitation.

Le coach va :

  • instaurer des modèles de stimulus-réponses
  • déterminer les facteurs qui influencent les décisions
  • analyser les incitations en action
  • chercher comment créer de nouvelles incitations pour modifier le comportement

Développer la confiance

La confiance libère une hormone dans le corps : l’ocytocine, celle qui apporte du bien-être et de l’attachement, comme nous l’avons déjà évoqué. Une décharge d’ocytocine permet de créer du lien avec les personnes de son environnement.

Le rôle du coach va justement amener son coaché à travailler sur la confiance en soi et sur les techniques et les outils qui vont progressivement l’y amener.

La connaissance du fonctionnement du cerveau est un terreau fertile sur lequel planter les graines d’une meilleure connaissance de soi et de ses fonctionnements pour atteindre ses objectifs de vie. Avec les neurosciences, les coachs ont toute la matière pour mieux comprendre les schémas de fonctionnement de leurs coachés. Ainsi ils auront aussi les clés du changement de comportements sur le long terme.

Les bienfaits à utiliser les neurosciences en coaching ?

  • Mieux comprendre ses comportements
  • Déprogrammer d’anciennes habitudes toxiques
  • Reprogrammer des schémas de réussite
  • Diminuer son stress parce qu’il exerce un impact négatif sur de nombreuses fonctions du cerveau
  • Développer la confiance
  • Vivre plus harmonieusement en adéquation avec le moment présent