Et si la vie n’était qu’un simple apprentissage ?

Si apprendre, se former, se renouveler fait partie intégrante du monde du travail, force est de constater qu’aujourd’hui il faut apprendre encore plus et plus vite.

Quels sont ces évènements qui nous obligent à sortir de notre zone de confort, qui ne nous laissent aucun répit, qui ne nous permettent pas de nous reposer sur nos acquis ?

Est-ce qu’il est donné à tout le monde d’apprendre, quelle que soit sa manière de réfléchir et son âge ?

Comment faire monter en compétences ses équipes ?

Teri Hart, spécialiste de l’apprentissage, nous explique, neurosciences à l’appui, que le cerveau a une formidable capacité : celle d’apprendre tout et n’importe quoi à n’importe quel âge de la vie. Elle nous donne des conseils simples pour aborder l’apprentissage avec intérêt et sérénité.

Le contast

Les temps modernes imposent aux salariés et à leurs managers de monter constamment en compétences.

Un peu d’histoire… la quatrième révolution industrielle

À chaque révolution industrielle son lot de nouveaux comportements, de procédures inédites, d’outils inconnus. La 1ère révolution industrielle a participé à la croissance du secteur textile et à la naissance du chemin de fer. La seconde est liée à l’utilisation de l’électricité, du pétrole et à l’avènement de l’automobile. La 3ème révolution concerne le développement informatique avec l’invention du microprocesseur. Enfin, cette 4ème révolution à laquelle nous faisons face depuis plusieurs années est celle de la digitalisation, du maniement des données.

Cette 4ème ère va vite, très vite. En l’espace de 2 ans, Covid oblige, le numérique a pris une place prépondérante dans nos façons de travailler et même dans nos mœurs. Le télétravail devient monnaie-courante, les réseaux sociaux envahissent nos méthodes de marketing, les réunions et les formations se font sur une plateforme digitale. Quant au smartphone, il a été promu « assistant en chef ».

Désormais tout se fait à distance mais cela implique une nouvelle manière d’envisager le travail.

En somme, tout est à réapprendre et même le comportement et les besoins du client !

Avec comme garde-fou : l’intelligence humaine pour contrebalancer l’intelligence artificielle

La 4ème révolution industrielle catapulte l’humain dans un champ de compétences bien précis.

« Apprendre à cohabiter avec les robots » n’est pas le titre d’un nouveau film de science-fiction mais bel et bien le contexte professionnel de notre société moderne. Nous allons voir qu’il y a une restructuration des tâches et des missions. Si les « robots » prennent la place de l’exécutant,  l’intelligence humaine s’occupera de la programmation des machines, de leur entretien, de la réparation.

Mais il y a des compétences que les machines ne subtiliseront jamais à l’homme : ce sont son esprit critique, sa capacité à prendre du recul, sa propension à prendre des décisions, son aptitude à résoudre des problèmes, son penchant pour la créativité et l’innovation, sa faculté à travailler en équipe.

Les robots qui identifient les erreurs et qui exploitent les opportunités n’existent encore pas, c’est un talent qui relève du seul esprit humain.

Le risque : la pénurie de compétences humaines

Dans ce contexte inédit, la « pénurie de compétences » devient le chef de file des principaux risques auxquels doit faire face une entreprise.

Pour adapter le travail des salariés à l’ère digitale, le rôle des entreprises est majeur. Il est dorénavant incontournable d’investir dans « le développement des compétences humaines ».

C’est aux managers qu’il incombe d’identifier les nouveaux besoins et de mettre tout en œuvre pour que leurs collaborateurs montent en compétences. Ils vont se heurter aux problématiques suivantes : comment trouver de l’épanouissement personnel dans cette nébuleuse numérique (autre que la reconnaissance et l’argent) ? Comment gagner en productivité tout en conservant un haut niveau de motivation ?

Les nouveaux apprentissages devront pousser à l’auto-détermination du salarié :

  • Favoriser l’autonomie.
  • Faciliter le travail en équipe dans un contexte distantiel.
  • L’aider à trouver des leviers de motivation et du sens.

L’autodétermination du salarié devient le gage d’un apprentissage efficace, et donc de performances pour l’entreprise.

Ce que les neurosciences nous apprennant sur le développement cognitif

Les neurosciences, ont prouvé que le cerveau est doté de plasticité : il est en perpétuel développement au gré de son environnement. A chaque expérience vécue, le cerveau fabrique de nouvelles connexions neuronales.

Le cerveau humain ne connaît donc aucune limite quand il s’agit d’apprentissage. On peut tout apprendre et à tout âge.

Et pour potentialiser cette incroyable capacité : on peut apprendre à apprendre !

Comment favoriser « un état d’esprit qui facilite l’apprentissage tout au long de la vie » ?

1. Avoir la volonté d’apprendre

Vouloir apprendre ce n’est pas vouloir obtenir une récompense à la clé de ses efforts (une prime par exemple). Vouloir apprendre c’est avoir pris conscience de l’intérêt d’apprendre.

Il est possible d’entretenir cette volonté en étant ouvert au changement, en se questionnant sur ses lectures, les films que l’on regarde, en appliquant ce que l’on apprend et en expliquant à ses proches ses dernières découvertes.

2. Écarter 5 préjugés nuisibles à l’apprentissage

Notre état d’esprit est le premier ennemi de nos facultés d’apprentissage : 

  • Fuir la simplicité : c’est la complexité des situations qui, en nous obligeant à entraîner notre réflexion favorise la plasticité du cerveau et donc l’apprentissage.
  • Prendre conscience que nous recherchons des personnes et des faits qui approuvent notre réflexion : cela nous empêche d’avoir des débats contradictoires et nous enferme dans nos certitudes plutôt que de nous pousser à l’ouverture.
  • Ne pas se conformer à l’opinion populaire pour assouvir son besoin d’appartenance : cela nous écarte de notre authenticité et de nos capacités de réflexions.
  • Résister au besoin de contrôler les choses pour nous rassurer : cela inhibe notre esprit créatif.
  • Ne pas voir peur des idées difficiles car ce sont elles qui déploient nos capacités cognitives.

3. Suivre ses progrès

Si tout le monde peut apprendre, personne n’a dit que cela était facile. Il est donc important d’avoir conscience qu’apprendre demande de faire preuve de persévérance. Néanmoins, plus c’est difficile et plus le cerveau va créer de nouvelles connexions neuronales.

Pour gérer la complexité, il est utile de se fixer des objectifs, de procéder par étape, de s’entourer de personnes encourageantes, de garder en tête que l’échec amène à la réussite.

4. Aider son mental avec son physique

L’hygiène de vie entretient le corps et l’esprit. Avec une alimentation saine, une activité physique régulière, un entourage affectif soutenant, et des moments de bien-être propices au ressourcement, l’apprentissage sera encore bien plus facile. Votre cerveau apprécie les moments de pause ! Alors prendre soin de soi, sert aussi à sa volonté d’apprentissage.

Points à retenir :

  • La 4ème révolution industrielle, l’ère du « tout numérique » demande aux salariés de monter en compétences et de se renouveler constamment.
  • L’humain sera là où son intelligence émotionnelle le rend irremplaçable : faire preuve d’esprit critique, prendre du recul, résoudre des problèmes, créer et innover, travailler en équipe ou encore exploiter les opportunités…
  • Les nouveaux apprentissages devront pousser à l’auto-détermination du salarié.
  • Le cerveau humain ne connaît donc aucune limite quand il s’agit d’apprentissage. On peut tout apprendre et à tout âge.
  • Apprendre nécessite un état d’esprit volontaire, ouvert à la difficulté et une bonne hygiène de vie.