Un jeu de rôle est un exercice qui consiste à simuler une situation jouée par des participants (les protagonistes) à partir de consignes données par l’animateur sous le regard d’autres participants (les observateurs). Utilisé à bon escient, le jeu de rôle constitue un outil pédagogique très riche dans le cadre d’une formation : il permet d’appréhender et de mettre en place des nouveaux comportements de manière ludique ainsi que de déclencher des prises de conscience sans aucune forme de jugement. Capite Corpus vous explique les règles de base et les points de vigilance à prendre en compte dans la mise en place de cet outil.

Dans quelles situations les utiliser ?

Le jeu de rôle est l’outil par excellence du travail sur les comportements. Par conséquent, il s’adapte à toutes les situations mettant en œuvre des comportements sur lesquels un animateur souhaite faire progresser ses participants :

  • seuls : pour travailler la prise de parole en public par exemple
  • à deux : pour simuler un entretien (par exemple entretien de vente entre un vendeur et son client ou entretien d’évaluation entre un manager et son collaborateur…).
  • à plusieurs : pour simuler une réunion de service par exemple

Quelles sont les précautions à prendre

Le jeu de rôle est une technique d’animation que l’on peut qualifier de sensible surtout si la vidéo est utilisée. Le jeu de rôle peut être perçu comme une épreuve par les participants, une épreuve très fructueuse mais une épreuve quand même de par, principalement, l’exposition des participants au regard des observateurs.

En début de session, l’annonce des jeux de rôle fait souvent naître l’anxiété. La confiance n’a pas encore eu le temps de s’installer entre les participants. Le jeu de rôle étant par ailleurs un exercice très impliquant, il est naturel que les personnes émotives soient tendues.

Il convient donc de prendre certaines précautions lors des 4 phases d’animation d’un jeu de rôle :

  • présentation : il convient de bien présenter la finalité du jeu ainsi que ses modalités pratiques.
  • préparation : il faut s’assurer que les protagonistes ont bien compris ce qu’on attend d’eux.
  • simulation : pendant la phase de jeu, l’animateur devra être vigilant afin d’intervenir en cas de blocage.
  • débriefing : le niveau de débriefing devra être adapté au « point critique » du protagoniste, c’est-à-dire au seuil de remise en cause qu’il peut tolérer sans être déstabilisé.

Les 4 étapes clefs de l’animation

La présentation du jeu de rôle par l’animateur :

L’animateur doit tout d’abord commencer par l’annonce claire de l’objectif du jeu de rôle : s’il s’agit du premier jeu de rôle, il expliquera brièvement de quoi il s’agit, constituera ensuite des sous-groupes puis rappellera les consignes avant de distribuer les rôles.

La préparation du jeu de rôle par les participants :

Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, l’animateur ne reste pas inactif pendant cette phase. Il doit répondre aux éventuelles questions, recadrer si nécessaire, veiller à l’aspect collégial de la préparation et rassurer les participants qui en ont besoin. Et si le jeu est filmé, ce qui est recommandé dans la majorité des cas, il doit s’assurer du bon fonctionnement technique de son matériel.

La simulation du jeu de rôle par les protagonistes :

Pendant la simulation, un bon animateur analysera en direct le jeu de rôle en relevant sur le compteur de défilement de la caméra les instants où il se passe quelque chose de significatif. En règle générale, 10 minutes suffisent pour l’exercice. Il est bien-entendu possible de prolonger ou d’abréger la simulation en fonction du déroulement de l’action mais, au-delà, l’exercice risquerai de devenir fastidieux. La fin de l’exercice se conclura par des remerciements à tous les participants.

Le débriefing de la simulation :

Cette phase essentielle, qui justifie tout l’exercice, doit débuter par le recueil des impressions à chaud des protagonistes. Ces derniers, contraints dans un rôle qui n’est pas le leur, ont hâte de redevenir « eux-mêmes » et ont souvent beaucoup de choses à dire. Les observateurs auront la parole ensuite juste avant l’animateur qui devra parler en dernier. Il pourra ainsi revenir sur les extraits les plus significatifs de la simulation (extraits qu’il aura pris soin de repérer soigneusement dans la phase précédente !). Enfin, pour conclure, il rappellera les points forts de chacun et donnera aux participants des conseils très concrets.

NB : Une technique intéressante consiste à débriefer les jeux de rôle à l’aide d’une grille d’évaluation. Lors de la simulation, les observateurs remplissent une grille d’évaluation comprenant quelques rubriques simples et à 1’issue du jeu de rôle, les observations sont compilées rapidement par un système de vote.

Quels bénéfices ?

Pour les protagonistes :

  • de se voir avec le regard de l’autre et de prendre conscience de leurs points forts et faibles = diagnostic
  • de recevoir de la part du formateur et de celle des observateurs un avis personnalisé = conseil
  • de mettre en pratique des comportements = entraînement

Pour les observateurs :

  • d’analyser en direct les mécanismes de la communication
  • de prendre conscience de l’importance de la communication non verbale dans une relation
  • de repérer les comportements à éviter et ceux à privilégier

Pour le formateur :

  • d’illustrer de façon vivante et concrète vos apports
  • de déclencher des prises de conscience
  • de conseiller personnellement un protagoniste à partir d’une situation qu’il vient de vivre
  • d’impliquer activement les participants autour d’une situation ludique
  • d’entraîner les observateurs à se positionner dans une relation de conseil (que faire pour s’améliorer) plutôt que dans une attitude de jugement (ce qui est bien ou mal)

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