Savoir prendre la parole en public peut déjà représenter un challenge pour bon nombre d’entre nous mais quand, en plus, il s’agit d’improviser, l’exercice peut se révéler très compliqué à réaliser. Pourtant, savoir improviser s’apprend et même se prépare ! Si l’improvisation fait appel à votre cerveau droit, celui des associations d’idée et des métaphores, c’est le cerveau gauche qui souvent est trop logique et rationnel pour se lancer sans savoir où il va. D’où le blocage. Travailler des techniques d’improvisation vous permettra de suractiver ce droit.

Le principe

Si on y réfléchit bien, nous improvisons tous, tout le temps, dans nos échanges quotidiens avec les gens, en posant des questions, en réagissant et en répondant, … en fait à chaque fois que nous ouvrons la bouche ou presque. L’appréhension que nous pouvons ressentir face à une improvisation publique repose sur la différence de perception entre le fait de décider de parler et lorsqu’on m’impose de parler à un moment donné. Il convient donc tout d’abord de se conditionner et de se mettre dans un état d’esprit serein pour improviser librement.

Plusieurs astuces peuvent vous aider à conscientiser un état de détente propice à l’improvisation :

  • imaginez que vous avez des ailes (la métaphore de l’oiseau),
  • accordez-vous le droit à l’erreur,
  • soyez spontané,
  • n’ayez plus peur du « blanc », au contraire, appuyez-vous dessus pour regarder votre auditoire, respirer et rebondir,
  • enfin, prenez appui sur vos émotions, elles sont incontournables et vous permettront de parler avec authenticité !

La posture du corps en support

Une fois votre mental libéré de vos craintes, travaillez votre posture physique. Cela vous permettra de vous donner un point d’ancrage supplémentaire. Là encore, plusieurs axes peuvent être travaillés :

  • un maintien conscient et un port de tête droit : la stabilité physique vous permettra de canaliser votre énergie et de vous donner de l’élan,
  • un corps impliqué : soyez dynamique comme si vous aviez envie de vous « jeter » dans la prise de parole. Faites des gestes ouverts, parlez avec les mains, regardez chacun de vos interlocuteurs, souriez, … tout votre corps doit accompagner votre parole. L’énergie engendrant l’énergie, les mots n’en viendront que plus facilement,
  • une voix sonore : débutez votre discours avec un ton consciemment fort et adoptez une diction tonique, en appuyant notamment sur les consonnes.

Méthodologie

Mais comment faire plus concrètement ? Nous vous donnons quelques trucs et astuces pour vous donner du contenu et de la contenance !

  • Au démarrage :
    • Lancez-vous avec la première idée qui vous vient ! Faites confiance à votre spontanéité.
    • Soyez dans l’affirmation. Acceptez « l’à peu près » dans votre première formulation, vous aurez le temps de préciser votre pensée dans un second temps.
    • Commencez « facile » en donnant votre ressenti. Vous saurez mieux en parler puisqu’il vient de vous et vous le raccrocherez ensuite à des éléments plus factuels.
  • Poursuivez par des questions rhétoriques pour vous aider à parler tout en réfléchissant. Cela revient à exprimer à haute voix les questions que vous vous posez. On suivra mieux votre démarche et vous donnerez un caractère authentique à votre improvisation.
  • La ligne du temps. Découpez temporellement le thème en « passé », « présent » et « avenir ». Cela vous donnera des repères, un axe à suivre, et cela vous permettra d’enchainer plus facilement d’une idée à une autre.
  • Les cinq sens. Passez en revue chacun de vos sens et exprimez ce que vous voyez, entendez, ressentez, sentez et goutez. Cela peut vous donner de la matière concrète pour décrire une situation et échanger sur un évènement commun avec vos interlocuteurs présents au même moment et dans le même lieu avec vous.
  • L’histoire. Les adultes sont de grands enfants. Racontez leur une histoire, une anecdote qui vous est arrivé, cela captera forcément leur attention !
  • La métaphore. Toute pensée, même la plus abstraite, s’accroche à une image : recherchez l’image la plus proche du sujet traité pour ouvrir le débat. Utilisez la formule : « c’est comme si… ». Cela donnera du poids à votre sujet.
  • Le rebond. Rebondissez sur ce qui a été dit avant par quelqu’un d’autre.
  • La répétition. Dès qu’il y a un blocage, utilisez la répétition. C’est une recette miracle. Cet écho fait à vous-même permet d’alimenter facilement la suite. Usez de reformulation, de paraphrases, de périphrases… Les mots feront naître les idées.

Enfin, évitez les mots restrictifs qui pourraient vous bloquer comme « je ne sais pas bien … », assumez vos silences et soyez vigilant à la chute, vous verrez, elle se présentera d’elle-même, soyez prêt à la saisir !

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