Nous le savons, l’arrivée de l’intelligence artificielle est en train de transformer beaucoup de secteurs professionnels, et la formation ne fait pas exception. La Grande Enquête du Digital Learning (Cabinet Féfaur et Solutions RH – eLearning Expo) a révélé qu’en 2024, 26% des Départements Formations utilisent l’IA de façon occasionnelle, tandis que 29% déclarent ne pas encore l’utiliser mais restent attentifs aux évolutions. Une évolution évoquant à la fois curiosité et prudence face à l’outil.
Alors que l’encadrement humain tend à diminuer dans la formation, l’IA peut-elle mettre davantage le métier en danger en remplaçant l’humain ? Comment bouleverse-t-elle le métier ?
Dans cet article, nous vous apportons une réponse rassurante : l’IA ne met pas en danger le métier de formateur où l’humain est plus que central. Nous explorerons comment une approche mesurée et réfléchie de l’IA peut enrichir le rôle du formateur en devenant un véritable assistant pédagogique.
L’IA ne peut pas remplacer l’humain, le coeur de métier du formateur
Toujours selon La Grande Enquête du Digital Learning, 37% des Départements Formation envisagent d’intégrer l’IA prochainement. Cette appropriation progressive démontre qu’une partie des professionnels de la formation voient l’IA comme un atout compatible avec leur secteur.
En effet, l’IA ne doit pas être crainte en tant que remplaçante de l’intervenant, tout simplement parce qu’elle n’est pas humaine. Un des principaux reproches que l’on fait à l’IA est par exemple son manque de créativité qui persiste à ce jour. Elle est aussi pour le moment encore loin d’égaler les capacités cognitives humaines.
Imaginez par exemple un formateur qui anime une session sur la gestion du stress. L’IA lui permettra certes d’analyser les comportements de ses apprenants en temps réel. Mais percevoir les émotions subtiles des apprenants ou encore ajuster ses réponses de manière empathique face à des questions imprévues reste une compétence purement humaine.
Voir l’IA comme un assistant et outil pédagogique
L’IA peut par contre être un puissant outil si on s’en empare correctement. Les IA génératives, notamment les chatbots ou agents conversationnels peuvent même prendre la place d’assistants pédagogiques.
Mais qu’est-ce qu’une IA générative ?
Une IA générative est un système d’intelligence artificielle capable de créer du contenu original, comme du texte, des images, de la musique, ou même du code, en se basant sur des données qu’elle a analysées. Plutôt que de simplement répondre à des instructions précises, elle génère de nouvelles créations en s’inspirant de modèles qu’elle a appris à partir de vastes ensembles d’informations.
Les atouts de l’IA générative pour le formateur
Concrètement, l’IA générative, lorsqu’elle est maîtrisée, apporte de réels atouts pour enrichir une formation, comme :
- Rendre l’apprentissage plus interactif et pratique : L’IA peut aider le formateur à se positionner davantage comme un coach plutôt que de seulement délivrer du contenu théorique. Les chats bots peuvent répondre en temps réel aux questions théoriques des apprenants, laissant ainsi davantage de temps au formateur pour se concentrer sur l’accompagnement et l’interaction.
- Amener de la personnalisation : Elle peut concevoir des exercices concrets et ciblés à la thématique, aider à la préparation de jeux de rôles, proposer des mises en situation interactives. L’IA conversationnel permet par exemple de réaliser des cas clients personnalisés. Toutefois, le temps de préparation et de rédaction du prompt reste encore long.
- Créer des supports pédagogiques enrichis : Elle peut générer des présentations interactives, des vidéos explicatives, des infographies dynamiques adaptées à aux besoins du formateur.
- Libérer les formateurs de certaines tâches : En s’appuyant de l’IA pour des tâches comme la production de quizz, tests ou encore d’auto-évaluations, les formateurs peuvent se concentrer davantage sur l’accompagnement individualisé des apprenants.
Utiliser l’IA avec prudence
L’IA se basant sur des données, ces dernières peuvent être biaisées ou mal adaptées. Alors il peut arriver qu’elle produise des contenus non adaptés voir erronés. Il faut donc prendre le temps de revérifier ses propos et d’adopter un regard critique vis-à-vis de ses résultats.
La prudence est également de mise quant à la gestion des données personnelles. Il vaut mieux éviter de donner des informations confidentielles sur vos apprenants.
Enfin, pour que l’IA soit vraiment efficace, elle doit être bien guidée. Plutôt que de lui donner des instructions vagues, il est préférable de formuler des prompts clairs et détaillés, ce qui permet d’obtenir des réponses plus précises et adaptées.
Avec l’IA, le rôle du formateur est repensé
Vous l’aurez compris, l’IA commence tout juste à s’intégrer dans le métier de formateur et continuera de le repenser dans les années à venir. Sa présence pose des défis et exige aux formateurs d’expérimenter et de continuer à se former eux-mêmes, toujours avec pragmatisme.
Le succès de son insertion passe par une intégration et expérimentation réfléchie en veillant à préserver le rôle fondamental de l’humain dans les approches futures. A moyen terme, L’IA ne remplace en aucun cas le cœur du métier de formateur, à savoir l’interaction humaine qui fait toute la richesse de l’apprentissage. Mais elle peut soutenir et enrichir leur pratique.
L’enjeu est de trouver le juste équilibre entre l’usage de ces outils et l’accompagnement humain.
Pour aller plus loin :