Le concept de la Communication Non-Violente (CNV) a été introduit à la fin des années 80 par Marshall B. Rosenberg, Docteur en Psychologie clinique. Influencé par Carl Rogers, dont il a été l’élève, Rosenberg a développé une méthode de communication interpersonnelle simple et structurée pour faciliter les relations humaines et les enrichir avec empathie.
Prendre conscience et résister aux mauvaises habitudes de communication
Notre environnement sociopolitique et notre éducation nous ont donné dès le plus jeune âge de mauvaises habitudes de communication. En effet, M. B. Rosenberg nous montre qu’il est possible d’identifier de nombreuses tournures de phrases qui utilisent les éléments suivants et que nous utilisons inconsciemment :
- Étiquette : nous classons une personne dans une catégorie
- Dénigrement : nous nions les qualités de l’autre ou bien la réalité en attribuant les causes à l’environnement ou au contexte
- Reproche, ou pire insulte : nous affectons à autrui la responsabilité de notre agacement, colère, frustration
- Mérite : nous conditionnons une action à sa récompense ou à défaut sa punition future
- Comparaison : nous nous évaluons par rapport à l’autre
- Exigence : nous employons des opérateurs modaux tels que : devoir, falloir… ou nous utilisons un « tu » accusateur ou menaçant.
La psychologie nous apprend alors que ces différentes structures linguistiques ont en commun de porter l’attention sur autrui pour le classer, l’analyser et l’évaluer. En reprenant alors la responsabilité de nos actes, de nos pensées et de nos émotions, M. B. Rosenberg nous invite alors à identifier puis remplacer, dans notre langage, ce qui peut introduire une des 6 tournures identifiées précédemment.
Les 4 piliers de la Communication Non Violente
L’efficacité de la CNV tient ensuite dans 4 étapes simples qui la composent :
- Observer la situation : cette étape implique d’apprendre à distinguer l’évaluation de l’observation. Cela consiste à remplacer généralisations et jugements par une description circonstanciée et précise des faits.
- Reconnaître le sentiment : il s’agit ici de prendre conscience du ressenti provoqué par la situation précédente, et de le nommer en utilisant tout le registre du vocabulaire affectif.
- Identifier le besoin sous-jacent : prendre conscience et verbaliser le besoin qui engendre le sentiment permet en retour de déterminer les moyens à mettre en œuvre pour le satisfaire.
- Exprimer une demande négociable : l’objet de la demande est d’expliquer dans un langage clair les actions que nous aimerions voir mener pour satisfaire le besoin.
En complément de ce processus qui s’applique à soi, la CNV a été enrichie par M. B. Rosenberg par une autre dimension : l’empathie. Elle nous apprend alors à accorder, dans le dialogue, le temps et l’espace dont l’autre a besoin pour s’exprimer et se sentir compris.
Bénéfices de la Communication Non Violente
La mise en pratique de la communication non violente au quotidien suscite :
- Une écoute sincère de l’autre qui s’exprime souvent avec maladresse. La CNV nous enseigne comment comprendre les intentions véritables cachées derrière les mots.
- Le respect de soi par la prise en compte de ses sentiments, de ses besoins et le respect de l’autre par la reconnaissance des siens.
- L’empathie par l’accueil de l’autre et de sa différence, et la création d’un lien découvrant les qualités profondes de chacun des interlocuteurs.
- Une générosité réciproque, qui est le corollaire des trois points précédents.
Les applications de la CNV
Les domaines d’application de la communication non violente sont nombreux, si bien que tout un chacun pourra se retrouver dans cette démarche, qu’elle soit familiale, thérapeutique et bien sûr professionnelle afin de s’améliorer en négociation, gestion des conflits ou encore gestion de l’agressivité verbale…
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