Les émotions ne sont pas forcément toujours reconnues dans le milieu professionnel. Certains pensent qu’il vaut mieux être uniquement rationnel dans son travail pour rester efficace. Pourtant, passer par la reconnaissance de ses sensations sert à nous informer de ce qui se passe dans notre corps et à les utiliser comme instruments d’adaptation vis-à-vis de ses collaborateurs.

Savoir accepter ses ressentis et comprendre l’origine de nos émotions qui en découlent nous préparent à accomplir certaines actions préférentiellement à d’autres et nous aident à gérer sereinement nos relations interpersonnelles au travail.

L’importance du ressenti

Pourquoi apprendre à ressentir est-il si important ?

Parce que nos sensations servent principalement à nous informer de ce qui se passe dans notre corps. Comme quand nous marchons, naturellement, nous adaptons notre allure au sol, aux éventuels obstacles autour de nous, à notre état de fatigue pour adapter notre allure …

Nos ressentis nous livrent l’état de notre corps et son adaptation à ce qui l’entoure, ils sont un signal interne face à un évènement ou une situation.

Le langage courant est d’ailleurs rempli d’expressions qui expriment, sans que nous nous en rendions compte, ce que nous ressentons : « j’en ai plein le dos », « j’ai la gorge serrée », « c’est lourd à porter » … Quel outil précieux donc de savoir écouter nos sensations pour comprendre l’impact de l’extérieur sur nous-même et réagir en fonction de nos besoins, de ce que l’on ressent être juste ou pas.

Reconnaître ses émotions

C’est à partir de nos sensations corporelles que se déclenche une émotion. Si toute émotion est légitime, notre réaction instinctive ne l’est pas forcément. C’est justement en la reconnaissant et en analysant sa justesse que nous pourrons adapter notre comportement et éviter une réaction réflexe dysfonctionnelle.

Lorsque l’on est en lien avec un collègue, il est utile de savoir si ce contact nous apporte de la sérénité ou plutôt un inconfort. Cela nous permettra de prioriser sa place dans notre groupe de travail et d’adapter notre manière de travailler avec lui.

Avoir conscience de ces émotions, c’est aussi éviter de les transmettre à ses collaborateurs si on estime qu’elles ne sont pas productives ou au contraire les communiquer si elles sont vectrices de motivation ou d’implication au sein d’un groupe.

Pour mieux les catégoriser et les comprendre, les émotions se classent en fonction de quatre émotions primaires :

  • La joie

Commençons par l’expression de l’émotion la plus positive ! Souvent délaissée en milieu professionnel, elle sert pourtant à nous guider vers les bonnes relations de travail.

Elle est particulièrement difficile à exprimer pour un manager qui aura peur de se réjouir de la réussite d’un projet sans créer des jalousies internes ou qui craindra, s’il félicite l’un de ses collaborateurs, de devoir gérer une demande d’évolution trop rapide ou de se voir imputer un différentiel de traitement par rapport aux autres personnes de son équipe.

Pourtant un manager qui montre sa reconnaissance permet d’instaurer un climat de confiance propice au bon développement de son équipe. Tout est dans la nuance !

  • La tristesse

Souvent décrite comme l’émotion qui isole, elle est assimilée à la sphère privée et considérée comme un aveu de faiblesse au travail. Elle aide pourtant, par exemple, à se séparer d’un collaborateur (qui a annoncé son départ ou qui a fait l’objet d’une procédure de licenciement) et nous prépare à former de nouveaux liens. Ne pas exprimer sa tristesse dans une situation humainement difficile risquerait de générer de l’anxiété au sein de votre équipe. L’exprimer de manière temporisée, au contraire, donne une dimension humaine et accessible au manager qui s’y ose.

  • La peur

La peur est l’émotion qui, par définition, paralyse. D’un côté elle nous rend inapte à affronter une situation difficile mais de l’autre, elle permet d’identifier un environnement néfaste pour soi et de s’en éloigner. Elle se décline en trois catégories : la peur d’être ignoré, la peur d’être humilié et la peur d’être rejeté.

Si elle n’est pas analysée et canalisée, elle est créatrice de rigidité et peut engendrer un sur-contrôle de ses collaborateurs.

Derrière la peur, se cache généralement une autre émotion : la colère.

  • La colère

La colère se manifeste par une expression de soi froide ou explosive. Si elle ne va pas jusqu’à l’agressivité, elle donne l’énergie pour agir et modifier des circonstances désagréables. Elle permet d’identifier nos besoins de changement et offre la possibilité de faire évoluer les choses. Oser l’énoncer clairement évitera une réaction violente ou coupante avec ses collègues !

En apprenant à reconnaître ses émotions, nous mettons en place des comportements plus efficaces pour répondre aux sollicitations de l’extérieur. Nous enrichissons nos relations avec les autres et nous faisons des choix plus éclairés par rapport à nos priorités.

Les avantages de la reconnaissance de ses émotions

  • Nous donner des clefs d’information sur l’effet que les événements, les personnes et les situations ont sur nous et en faire des mécanismes d’adaptation à son environnement.
  • Choisir des façons d’agir qui tiendront mieux compte de ce qui est important pour nous.
  • Filtrer les émotions pour n’apporter à son groupe de travail que celles qui sont porteuses de motivation et d’échanges productifs.

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