« L’inconnu », cet étranger souvent accusé d’adversité… Caractérisé par le manque d’informations, l’inconnu est perçu par notre inconscient comme pourvoyeur d’incertitude et donc de danger. C’est pourquoi, tout le monde a peur de l’inconnu. Dans le milieu professionnel, cette aversion pour l’incertitude peut scléroser des actions et étouffer l’élan créateur. Or l’inconnu c’est aussi la perspective de la possibilité, les deux ne vont pas l’un sans l’autre : derrière l’inconnu se cache une somme d’opportunités souvent insoupçonnées. On a alors le choix de rester paralysé par l’incertitude ou de l’envisager comme un formidable levier vers le succès.

Nathan Furr et Susannah Harmon Furr, auteurs du livre « The upside of uncertainty » parlent « d’accepter le potentiel transformateur de l’incertitude ». Ils nous proposent 4 outils pour transformer cette incertitude créatrice d’immobilisme en potentiel innovateur.

Envisager la situation sous un autre angle

D’où vient l’incertitude ? Elle surgit avec la perspective d’un nouveau projet : vais-je prospérer ? Elle peut aussi survenir sans crier gare et s’imposer à nous : je me retrouve face à un nouveau process pour lequel je ne suis pas formé, vais-je réussir ?

Pour nos esprits prudents, le doute implique une issue binaire : gagnante ou perdante. Heureusement, entre les 2, il existe un panel de situations, tout dépend de comment on voit les choses.

Prenons l’exemple d’un salarié à qui son manager propose une mutation géographique. Ce salarié n’a pas du tout envie de quitter sa région. Cependant, s’il refuse, l’entreprise ne pourra pas conserver son poste. Quelles alternatives s’offrent à lui ? Perdre son emploi ou gagner la sécurité. Son esprit inquiet va-t-il lui permettre de prendre le recul nécessaire à la projection d’autres options ? S’il parvient à changer de regard sur la situation, il pourra entrevoir l’opportunité de faire cette reconversion professionnelle dont il rêve depuis tant d’années, ou de trouver un emploi plus en phase avec ses valeurs etc. Tout dépend par quel prisme on regarde l’inconnu.

Se préparer aux nouveaux risques

Pour surmonter l’angoisse de l’inconnu, il est utile de se créer des espaces de sécurité :

  • Par exemple, une activité professionnelle trépidante est souvent possible grâce à une atmosphère familiale harmonieuse et stable.
  • On peut aussi imaginer des rituels pour se tranquilliser : par exemple, signer tous ses nouveaux contrats avec le stylo qui a paraphé notre premier triomphe commercial !
  • Pour apprivoiser la peur de l’inconnu, on peut enfin repérer les types de risques qui nous effraient le plus : est-ce que ce sont les risques financiers, les aléas sociaux, les menaces émotionnelles, les dangers physiques etc. Une fois ceux-ci ciblés, les autres menaces auront beaucoup moins d’intérêt pour notre esprit inquiet…
  • Enfin, nous pouvons nous entraîner à prendre de petits risques pour nous habituer à la peur de l’inconnu. Par exemple, commençons par organiser une conférence auprès de quelques collaborateurs avant de se lancer sur la scène de TEDx !

Passer à l’action

Cheminer petits pas après petits pas est plus efficace qu’une avancée à grandes enjambées. En effet « doucement mais surement » abaisse son niveau d’anxiété. Alors, mettons-nous en mouvement ! Et quand on avance, on apprend avec ses erreurs comme avec ses succès.

Partager ses idées avec toutes les personnes de son entourage privé ou professionnel permet d’obtenir de l’aide ou des opinions de la plus haute importance pour nous.

Enfin, pour réduire la peur de l’inconnu, il sera efficace de se concentrer sur ses valeurs plutôt que sur ses objectifs. En effet, agir en accord avec ses valeurs nous détourne de l’échec puisqu’en œuvrant avec cœur, on est forcément gagnant. Même si le résultat escompté n’est pas au rendez-vous, nous aurons eu la sensation d’avoir fait une bonne action qui a du sens pour nous.

Tenir bon

Pour ne pas se laisser envahir par le doute, apprenons à gérer nos émotions et particulièrement la frustration qu’un potentiel échec puisse provoquer en nous. Une fois la douleur de l’échec passée, nous serons en mesure de tirer les leçons de notre échec et de nous orienter vers une nouvelle stratégie. La boucle est bouclée : nous avons réussi à changer de regard sur notre situation ! Nous sommes alors capables de transformer notre peur de l’inconnu en quelque chose de positif : nous avons appris quelque chose, nous avons pris conscience de ce que nous avons de bien, nous sommes fiers d’être arrivés jusque-là même si le succès n’était pas à la clé.

Relativiser en prenant conscience des choses qui comptent vraiment pour nous : si nous échouons notre projet professionnel, nous aurons toujours l’amour et le soutien de nos proches.

Sauter dans l’inconnu devient ainsi synonyme de nouveau départ, de nouvelle création. Car sans inconnu, il n’y aura pas de possibilités.

Alors ôtez-vous toute peur du changement car, comme le disait Victor Hugo, « le bonheur est parfois caché dans l’inconnu » !

Points à retenir :

  • L’inconnu est perçu par notre inconscient comme dangereux.
  • Derrière l’inconnu se cache une somme d’opportunités.
  • Nous pouvons transformer l’incertitude, la peur de l’inconnu en potentiel innovateur.
  • Envisager l’inconnu sous différents angles permet d’entrevoir le champ de tous les possibles.
  • Pour surmonter l’angoisse de l’inconnu, il est utile de se créer des espaces de sécurité.
  • Avancer « doucement mais surement » fait baisser son niveau d’anxiété.
  • Agir petits pas après petits pas, en accord avec nos valeurs.
  • Apprendre à gérer ses émotions pour ne pas se laisser submerger par la peur et la frustration.