La métacommunication est une communication qui se prend comme sujet du message. Elle a pour objet la communication en elle-même ou la relation entre deux personnes communiquant. Etymologiquement, « méta » signifie « au-dessus de », métacommuniquer signifie donc se placer au-dessus de la conversation en cours. Le concept a été mis en lumière par Gregory Bateson, anthropologue et psychologue américain dans les années 30. Métacommuniquer consiste à faire une pause dans un échange afin de communiquer sur son contenu, son évolution, ses qualités, ses obstacles ou ses manques. Elle est donc un processus. Et si notre dernier article affirmait : « on ne peut pas ne pas communiquer ! », celui-ci ajoute : « on ne peut pas ne pas métacommuniquer ! » car nous transmettons, tous, constamment des métamessages, positifs ou négatifs, verbalement ou non verbalement. Démonstration.

Identifier le processus

Peu de gens connaissent le terme « métacommuniquer » et pourtant nous le pratiquons tous. Ainsi, on se rend compte qu’on métacommunique à chaque fois qu’on reformule une phrase en réinitialisant son cadre d’interprétation. On utilise alors souvent l’expression « Ce que je voulais dire, c’est que … ». La métacommunication passe également par l’explication et la justification du pourquoi de son message : « Si je te dis cela, c’est parce que je … »

Ces deux typologies de phrases sont typiques du processus via des prises de précautions oratoires qui offrent la possibilité de prendre du recul, de mieux comprendre l’autre et de réguler les échanges.

Les deux types de métacommunication

  • La métacommunication explicite et verbale. Elle consiste à donner dans son discours des indications claires sur le mode de fonctionnement souhaité avec l’autre.

Ex : « Est-ce qu’on peut se tutoyer » ? qui implique une proximité dans la relation, ou à l’inverse « Je ne souhaite pas que nous nous parlions, étant donné la manière dont tu t’es comporté avec moi aujourd’hui».

  • La métacommunication implicite et non verbale. Elle comprend tous les éléments associés à un discours : le ton, le sourire, le clin d’œil, le visage fermé, un rituel communément usité …

Ex : un manager qui dit à l’un de ses collaborateurs : « J’ai besoin que nous fassions un point dans mon bureau » sur un ton solennel. Vraisemblablement, le sujet va être sérieux et il nécessite une prise de distance géographique par rapport au reste de l’équipe.

Autre exemple : un responsable qui arrive au bureau avec des croissants pour tout le monde souhaite faire passer un message de cohésion et de convivialité aux gens qui travaillent avec lui.

Communiquer avec l’autre est à la fois implicite et complexe pour tout à chacun, surtout dans un contexte professionnel. La métacommunication donne ainsi beaucoup d’éléments sur les enjeux d’un échange et permet de se positionner en cohérence avec la personne en face de nous.

Les avantages de la métacommunication

  • Se recentrer sur la relation : plus de conversation stérile, la métacommunication remet la relation au sein des interactions entre individus.
  • Rendre explicite ce qui relève de l’implicite : elle met en lumière les messages non-verbaux et les jeux psychologiques.
  • Fluidifie les échanges : permet d’améliorer la qualité relationnelle entre deux personnes.
  • Faire une pause : permet de remettre le compteur émotionnel à zéro ou sur un mode plus positif.

 

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